Notice Biographique

M. l’Abbé Henri Bouloy appartient à une vieille famille montargeoise : Les Bouloy, serruriers, rue des Lauriers, du XVIe au XIXe siècle. Famille chrétienne où les religieuses et les prêtres n’était pas rares : en 1850, il y’a quatre Abbés Bouloy, deux frères et deux cousins.

L’un d’eux fut longtemps célèbre dans la région, pour sa vie et sa mort admirables, qui ressemblent à celles de l’Abbé Foucher.

Henri Bouloy, né à Montargis en 1816, ordonné prêtre en 1843, est curé d’Oussoy, canton de Lorris, de 1844 à 1854. En 1848, alors que sévit en France un terrible chômage auquel on essai de remédier avec les ateliers nationaux, il organise à ses frais, un de ces ateliers pour ses paroissiens sans travail et sans ressources. Et il fait entreprendre d’immense travaux de drainage.

Au printemps 1854, le choléra s’abat sur la région et particulièrement sur Oussoy.

Par peur de la contagion, des familles jettent leurs malades dans la rue et personnes ne les secourt.

Des morts gisent dehors sans sépulture. L’Abbé se fait tout à tous : il enterre lui-même les morts ; il les transporte mourants sur ses épaules jusqu’au presbytère dont il fait une ambulance.

Il les soigne sans repos, jour et nuit, mais son organisme fatigué par une telle vie est atteint par la maladie et il meurt, dernière victime du choléra le 31 juillet 1854.

 Sur sa tombe, le Maire de Montargis s’écrie : « Il a renouvelé les miracles de charité qui rappellent les temps glorieux des Vincents de Paul, des Belzunce et des Fénélon. »

 A la demande de Napoléon III, Michel Dumas, disciple d’Ingres, représente l’abbé transportant les cholériques dans son presbytère.

Le poète montargois Levain, évoque le dévouement d’Henri Bouloy dans un long poème dont voici le dernier couplet :

 

« Ami, repose en paix !

Tu laisses sur la Terre comme un enseignement fécond et salutaire.

Ton souvenir si pure et de tous respecté.

Et Dieu change pour toi dans ses splendeurs divines.

En auréole d’or, ta couronne d’épines,

O martyr de la charité »


ARTICLE DE PRESSE DU 21 MAI 1995